ONG et start-up jouent en rôle d’absolue complémentarité et partagent aujourd’hui un objectif commun : réinventer les modèles socio-économiques d’intérêt général.
14,3 % de la population française, soit 9,1 millions de Français, vivent désormais sous le seuil de pauvreté. Face à ces chiffres, il est indispensable de nous rassembler, de sortir des logiques de concurrence entre acteurs qui partagent pourtant les mêmes objectifs et des frontières idéologiques. Le progrès social est une promesse pour l’avenir, mais elle ne peut être tenue que par le travail collectif et le décloisonnement. Cela doit également se traduire par un changement de modèles plus ouverts et capables d’intégrer les recettes de l’entreprise sociale au sein du monde associatif.
Aujourd’hui nous sommes conscients que le secteur non profit ne pourra pas poursuivre sa mission sans compter sur la vitalité de l’entrepreneuriat social et sur un équilibre nouveau avec les groupes privés, privilégiant une logique de coopération entre profit et non profit.
Association + Entrepreneuriat social = Utilité sociale
Traditionnellement, tout oppose entreprise et association. Ces deux modèles ne partagent pas le même but, ni les mêmes valeurs ou les mêmes cultures de travail. Ces organisations souffrent d’une méconnaissance l’une de l’autre du fait du manque d’expériences communes. Si l’entreprise a été longtemps considérée comme la « bête noire » à la recherche du seul profit, l’organisation à but non lucratif a longuement été perçue comme une organisation déconnectée du marché et des mécanismes de gestion.
Si la méfiance et la méconnaissance ont pris le pas sur l’idée d’une coopération possible ou d’un apprentissage mutuel, l’entrepreneuriat social représente aujourd’hui un nouveau modèle alliant les méthodes et les mécanismes de fonctionnement de l’économie marchande et de la finalité sociale des associations. Les profits dégagés des recettes commerciales sont réalloués vers le développement de projets sociaux. L’entrepreneur social fait de l’argent un moyen et non une fin en soi. Il est donc la preuve qu’il est possible — et indispensable — de concevoir l’économie d’une autre manière que celle d’Adam Smith.
A la Croix-Rouge française, nous sommes convaincus que pour répondre aux besoins sociaux d’aujourd’hui et de demain, nous devons travailler main dans la main avec les entrepreneurs sociaux.
De la même façon, les entreprises sociales ne réussiront pas sans nous. Pour se développer, les startups sociales ont besoin des opérateurs sociaux. Parce que nous accompagnons les personnes tous les jours. Parce que nous sommes les garants du respect de leur dignité. Parce que nous sommes le lien entre politiques publiques et réalité des territoires.
21, notre plateforme de coopération
Afin d’établir des nouvelles synergies entre les différents acteurs de la société, la Croix-Rouge française propose de coopérer avec les entreprises sociales au travers de 21, l’Accélérateur d’Innovation Sociale lancé en mai 2019.
21 représente la plateforme qui permet une plus grande porosité entre entrepreneuriat social en s’appuyant sur deux programmes :
. Un programme d’accélération basé sur la mise à disposition de l’expertise métier et des terrains d’expérimentation de la Croix-Rouge française | Actuellement, nous accueillons la première promotion d’entrepreneurs — Wero, T.Zic, Solinum et Toutes mes aides — qui développent, adaptent et testent leurs solutions dans le réseau Croix-Rouge. Le deuxième appel à projet est ouvert jusqu’au 9 novembre.
. Un coworking social au cœur du Campus Croix-Rouge | Au sein de 21, nous accueillons également 60 postes dédiés à la création de nouvelles synergies entre entreprises sociales et Croix-Rouge française. Sept startups sociales ont déjà intégré 21 afin de s’associer à l’écosystème Croix-Rouge française : Good Mix, Sweet Home, Capsul Protect, Agence Haa, AVVEJ Rencontre 93 et Groupe EC6.
Droit au but
A la Croix-Rouge, l’opposition entre ONG et start-up n’existe plus. Le seul match à gagner est celui que nous allons pouvoir gagner ensemble. Soutenus activement par les groupes privés, ONG et start-up jouent en rôle d’absolue complémentarité et partagent aujourd’hui un objectif commun : réinventer les modèles socio-économiques d’intérêt général et, ainsi, faire face collectivement aux défis sociaux et environnementaux du 21ème siècle.